Après un accueil triomphal à Berlin, Barack Obama fait une courte escale à Paris
Entre Berlin et Londres, Barack Obama est arrivé vendredi après-midi à Paris afin d'étoffer un peu plus sa stature internationale, mais sa très courte escale risque de frustrer les fans, nombreux en France, du candidat démocrate à la Maison Blanche.
Le président Nicolas Sarkozy l'a accueilli vendredi peu après 17H00 sur le perron de l'Elysée.
Les deux hommes, très souriants, ont posé devant d'impressionnantes rangées de photographes et de cameramen du monde entier qui réclamaient de nouvelles poignées de mains pour immortaliser le moment. Ils devaient tenir une conférence de presse commune à l'issue de leur entretien.
Près de 200 journalistes étaient présents dans la cour de l'Elysée, au moins trois fois plus que lors de la visite de son adversaire républicain John McCain au printemps dernier.
Sollicité par la presse pour dire un mot en français, le candidat démocrate, cravate bleu clair et costume gris, a lancé un "bonjour".
Juste avant que sa berline noire n'entre dans la cour de l'Elysée, une clameur est montée de la place Beauvau toute proche où de nombreux badauds s'étaient massés pour apercevoir le sénateur de l'Illinois, reflet de l'engouement populaire qu'il suscite en France comme dans le reste de l'Europe.
L'avion du sénateur de l'Illinois, en provenance de Berlin, s'était posé peu après 15H30 à l'aéroport de Paris-Le Bourget. Aucune autre rencontre n'est prévue au programme. Pas de grand discours ni de bain de foule prévu dans la capitale française comme ce fut le cas à Berlin jeudi.
Le président de la République et le candidat démocrate doivent évoquer "les relations franco-américaines" ainsi que les "principaux sujets internationaux", a indiqué l'Elysée dans un communiqué.
"Obama? C'est mon copain", a assuré le chef de l'Etat dans des propos rapportés vendredi par le journal Le Figaro. Les deux hommes se sont déjà vus en 2006 à Washington, avant l'élection de M. Sarkozy.
Nicolas Sarkozy avait reçu en mars le candidat républicain. Il avait alors confié à ses ministres que John McCain était "quelqu'un de bien, très droit, très direct" avec une "bonne image".
Mais si l'on en croit ses confidences au Figaro, l'enthousiasme du président est tout autre lorsqu'il s'agit du "Kennedy noir" comme certains l'ont baptisé outre-atlantique. "Contrairement à mes conseillers de la cellule diplomatique, je n'ai jamais cru dans les chances d'Hillary Clinton. J'ai toujours cru qu'Obama serait désigné", assure M. Sarkozy.
En janvier, le candidat démocrate s'était dit "impressionné" par le vainqueur de mai 2007.
Le président français, qui a le plus grand mal à redécoller dans les sondages, s'affichera ainsi avec celui dont la cote d'amour en Europe, et notamment en France, atteint des sommets. L'"Obamania" s'est emparée de la France. Pas un journal ou magazine qui n'ait fait une Une sur la coqueluche des Français. Les comités de soutien et les blogs sur internet se multiplient.
Des personnalités tels que la créatrice de mode Sonia Rykiel ou le philosophe Bernard Henri-Lévy sont engagés en faveur du champion démocrate.
Selon un sondage publié en juin par le journal britannique Daily Telegraph, 65% des Français apporteraient leurs suffrages au candidat métis.
Le Parti socialiste, qui n'a pas voulu être en reste, avait demandé à rencontrer le sénateur si populaire, mais son staff n'a pas donné suite, invoquant "un voyage diplomatique" et non "politique".
"C'est un peu de l'amour vache", mais Barack Obama "ne peut pas rendre à la France aujourd'hui l'amour qu'elle lui porte", relève François Durpaire, coauteur du livre "L'Amérique de Barack Obama" (ed Demopolis). La raison ? "Cela serait encore mal perçu dans le middle-west" où la francophilie n'est pas au mieux, relève cet historien.
L'image du candidat démocrate à la présidentielle en 2004, John Kerry, qui avait une parenté française et parlait le français, en avait pâti dans l'électorat populaire.
Dès vendredi soir, Barack Obama décolle pour Londres où il rencontrera notamment le Premier ministre Gordon Brown et son prédecesseur Tony Blair, dernière étape de sa tournée internationale, un sans-faute jusque là selon les commentateurs.
C'est juste ridicule. Tout ce cinema n' augure rien de bon. Et en plus il est noir...