par Fearless Mer 22 Oct - 19:52
«Jean-Louis Triaud, comment vivez-vous le phénomène Gourcuff ?
J'aimerais qu'on l'oublie un peu et qu'on lui foute la paix pour le laisser travailler. Ce n'est pas lui rendre service que d'avoir un article tous les jours dans la presse, même si je comprends que les journaux ont besoin de sujets forts.
Il le mérite !
Sans doute, mais c'est mon point de vue. Pour le reste, je ne suis qu'à moitié surpris. Avant qu'il signe à Milan, en 2006, nous étions déjà intéressés. Lui et son père préféraient apparemment Bordeaux car c'était une étape plus logique dans sa progression, après Rennes. Mais Ricardo a hésité, il ne le connaissait pas bien, donc on ne l'a pas fait. Disons qu'il confirme peut-être un peu plus vite que prévu.
Êtes-vous déjà tenté de bâtir l'équipe autour de lui à moyen terme, au-delà de la saison actuellle ?
Pfff... Non. Enfin, oui pourquoi pas. Mais c'est le boulot de l'entraîneur. C'est très tôt pour en parler. Ça dépendra de la fin de notre saison. Il est probable que l'entraîneur aura envie de le conserver. Il faudra se décider le moment voulu.
L'option doit être levée le 15 avril. Les compétitions battront leur plein. Ne faudra-t-il pas se décider bien avant ?
Je ne sais pas si lui aura envie qu'on en parle avant.
L'option est-elle vraiment de 15 millions d'euros ?
Non.
Selon nos informations, c'est douze.
Non (il rit), c'est plus : j'aimerais bien que ce soit douze. On ne donne pas de chiffre de toute façon.
C'est un investissement raisonnable ou très lourd pour un club comme Bordeaux. Après tout, l'OM a payé 15 millions pour Ben Arfa...
Oui, mais tout ce qui relève des transferts se règle avec des produits de transferts, c'est une trésorerie à part. L'OM a fait de bons achats mais a bien vendu : Drogba, Ribéry, Nasri - c'est lui qui leur a payé Ben Arfa. Pour nous, je ne sais pas ce qui va se passer. Gourcuff, si on le fait, c'est qu'on le pourra.
Aurez-bous besoin d'en référer à l'actionnaire ?
Toujours, même pour un joueur à dix balles, je discute avec l'actionnaire.
Vu l'importance accordée par Gourcuff et son entourage au projet de jeu, cela vous oblige aussi à régler à la question de l'entraîneur assez vite, non ?
Cette question sera tranchée avant, c'est clair. Avec Laurent (Blanc), on a dit qu'on se verrait avant la fin de l'année. En tant que joueur, il n'a jamais renégocié ses contrats avant leur terme. Mais je lui ai dit : ''Tu comprends que pour un entraîneur, on ne peut pas attendre le dernier jour''. Il m'a dit : ''Oui c'est clair''. A quatre ou cinq mois de la fin de la saison, on se verra.
Vous comprenez qu'il fasse traîner comme ça ?
C'est son mode de fonctionnement. Laurent est quelqu'un qui a des principes et qui les respecte. Je préfère ça que l'inverse.
Craignez-vous de le perdre ?
Je n'ai jamais de crainte, moi. On veut qu'il poursuive c'est très clair, mais s'il ne reste pas, je suis philosophe. Il ne fera pas quinze ans de carrière à Bordeaux, il faudra bien le remplacer à un moment.
Vous attendez-vous à ce qu'il demande plus d'attributions ?
Quelles attributions ? Que peut-il vouloir de plus ? Il a toutes les attributions qu'il veut.
Il y a des modèles d'entraîneurs puissants, qui l'inspirent peut-être, comme Wenger à Arsenal...
C'est du baratin ce que vous me dîtes sur ce sujet, vous et vos confrères.
Cela veut-il dire que Blanc participe déjà activement aux négociations sur les transferts ?
Ah non, ça l'emmerde. S'il veut le faire, ça ne me dérange pas, mais ce n'est pas ça qui l'amuse le plus.
Il a regretté en début de saison qu'on écoute toujours les entraîneurs quand il s'agit de terrain et qu'on les laisse de côté quand il s'agit d'économie.
S'il veut s'occuper d'économie, ce n'est pas un souci. Mais il ne faut pas croire que faire de l'économie veut dire créer de l'argent là où il n'y en a pas. Il faudra toujours faire avec le même budget. D'ailleurs quand il nous fixe ses choix de recrutement, il participe à l'économie du club. Quand il me dit : ''Je veux Gouffran'', il connaît le montant du transfert et des salaires. Maintenant, c'est moi qui discute le bout de gras avec les joueurs et les agents. Les entraîneurs n'aiment pas tellement ça. Et je ne trouve pas ça très positif, car le joueur se rappellera toujours que l'entraîneur a essayé de lui faire réduire son salaire.
Vous avez été deuxième de L1 en 2006 avec Ricardo, en 2008 avec Blanc, mais avec un jeu beaucoup plus spectaculaire. Ça compte pour vous?
On aurait dû terminer deuxième en 2007 aussi, si on avait su battre Nantes qui était condamné (0-1), mais passons. Le beau jeu, c'est un plus. Mais pratiquer un football qui séduit et être mal classé, ça ne m'intéresse pas.
Vous n'aviez pas intégré ça au moment du départ de Ricardo ?
Non, ça n'existe pas ça. Laurent est capable de faire un match avec onze défenseurs centraux si ça permet d'accéder au résultat. On a cherché une personnalité, un caractère ayant aussi une certaine ouverture d'esprit. La preuve que ça ne comptait pas c'est qu'il n'avait pas de réputation car il n'avait pas d'expérience. »
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Bordeaux volé à Nice !(*)
J'espere que la prochaine faute d'arbitrage sera en notre faveur!
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